Le navigateur des temps
Roman de Christophe Lacaze

Celui-ci alla même plus loin en lui affirmant que la communication elle-même devait devenir la pierre angulaire de la recherche du futur. Dans un monde où la bombe nucléaire permettait désormais à la race humaine de s'auto-anéantir, les communautés scientifiques du monde entier avaient l'immense responsabilité, par souci d'éthique, d'établir un bilan critique des travaux passés et d'en tirer les conséquences, afin de réorienter conjointement leurs recherches vers des découvertes vertueuses pour l'humanité. Et seule une communication mondialisée entre les peuples, qui serait facteur d'éducation et de culture pour tous, conduirait les hommes à ne pas s'entretuer, et leur apprendrait à mieux vivre ensemble.

Restait à découvrir le matériau, l'outil de communication, générateur de cette nouvelle ère de civilisation, à l'approche d'un IIIe millénaire qui pourrait probablement s'acheminer vers l'apocalypse. Interloqué par ces dires, Mark lui demanda de quelle manière et sous quelle forme cet outil futuriste pouvait-il voir le jour. Le vieux sage lui répondit que c'était aux savants de trouver la réponse, à l'instar ce que Mark envisageait de devenir ; lui était uniquement un écrivain, qui avait essayé de penser l'Histoire du monde par le biais de récits, de réflexions poétiques et de quête métaphysique. Ses considérations sur le rôle universel que pouvait jouer un support de communication inédit dans la société humaine n'engageaient que sa personne.