Face à Parkinson
Journal de Louise Pascal

Cela me fait mal au cœur de la céder, mais c'est le seul moyen de disposer de l'argent nécessaire pour payer les soins de Jules.

Il faut que je sois forte pour nous deux. Je me sens désemparée mais je ne dois rien montrer ; mon désarroi ne doit en aucun cas transparaître dans les yeux de mon grand amour.

Un peu plus de quinze ans que nous faisons face à Parkinson. Je dis face à Parkinson et non plus "face à la maladie", car Parkinson est devenu un être à part entière au fil du temps, le compagnon de notre malheur, le chef d'orchestre de notre douleur.

Jules lutte ardemment, avec la volonté qui le caractérise et l'énergie du désespoir, bien qu'il sache pertinemment que la décrépitude de son corps et de son esprit s'intensifient chaque jour qui passe et que la mort est irrémédiablement au bout de son chemin d'agonie. Des années de lutte de tous ordres ! Il a beaucoup appris sur lui, j’ai beaucoup appris sur moi, ainsi que sur les membres de notre famille.