Barbare
Les Illuminations (1875)
Arthur RIMBAUD (1854-1891)

Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas).
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme, — et qui nous attaquent encore le coeur et la tête, — loin des anciens assassins, —
Oh! le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas).
Douceurs!
Les brasiers, pleuvant aux rafales de givre. — Douceurs ! — Ces feux à la pluie du vent de diamants jetée par le coeur terrestre éternellement carbonisé pour nous. — O monde !
(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend, qu'on sent.)
Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres.
O douceurs, ô monde, ô musique ! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, — ô douceurs ! — et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques... — Le pavillon...



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Barbare est un extrait du livre "Les Illuminations (1875)" - CLE

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