La Chanson
Alexandre POUCHKINE (1799-1837)

L’oiselet du bon Dieu
Ne connaît ni souci ni travail.
Pourquoi se fatiguerait-il
À tresser un lit solide et durable ?
La nuit est longue,
Un rameau lui suffit pour dormir.
Vienne le soleil en sa gloire,
L’oiselet entend la voix de Dieu.
Il secoue ses plumes
Et chante sa chanson.
Après le printemps,
Splendeur de la nature,
Vient l’été avec ses ardeurs ;
Puis arrive le tardif automne
Amenant brouillards et froidure.
Pauvres humains, tristes humains !
Vers de lointaines contrées,
En de tièdes climats,
Au-delà de la mer bleue,
L’oiselet s’envole
Jusqu’au printemps.

Traduit par Prosper Mérimée en 1852.